Lukaku, roi des buteurs de sélection
Malgré son abence contre l'Islande et ce dimanche en Suisse, Romelu Lukaku présente des statistiques impressionnantes. L’attaquant est en avance sur son temps.
- Publié le 17-11-2018 à 17h07
- Mis à jour le 17-11-2018 à 17h19
Malgré son abence contre l'Islande et ce dimanche en Suisse, Romelu Lukaku présente des statistiques impressionnantes. L’attaquant est en avance sur son temps. Il y a des chiffres qui, en ce moment, ne l’enchantent pas forcément. Comme ses 14 heures et 3 minutes sans marquer avec Manchester United qui lui sont rabâchées par les médias anglais. Et puis il y a ceux qui donnent davantage le sourire à Romelu Lukaku.
Loin des critiques qui l’ont parfois escorté en sélection, l’avant-centre qui présente la particularité d’avoir plus marqué cette saison avec les Diables rouges (cinq buts en quatre matchs) qu’avec les Red Devils (quatre fois en quinze apparitions) peut s’enorgueillir d’un titre honorifique : personne depuis le début de la saison 2016-17 n’a marqué autant que lui sur la scène internationale.
Sous Roberto Martinez, son rendement est devenu terrifiant avec 28 buts en 28 matchs. Avant l’arrivée de l’Espagnol, l’attaquant marquait un but toutes 163 minutes avec les Diables.
Désormais, il fait trembler les filets en moyenne une fois toutes les 67 minutes.
Voilà pour les données. Restent désormais les explications.
Conscient de ce paradoxe, le principal intéressé émettait une hypothèse il y a quelques semaines : "Je ne sais pas si c’est plus simple de marquer en sélection. Cela fait dix ans que je joue en sélection, depuis mes 16 ans. Les joueurs me connaissent beaucoup mieux. Avec Manchester, je pense que la compréhension entre mes coéquipiers et moi peut encore être améliorée. Nous travaillons là-dessus. Mes coéquipiers ont besoin de mieux me connaître, de mieux connaître mes appels. Quand ce sera le cas, je pense que j’aurais le même rendement avec la Belgique."
Au-delà de la question des repères collectifs et des automatismes qui seraient plus rôdés en sélection, où l’animation et les joueurs chargés de la porter changent moins qu’en club, le débat prend naturellement les contours de l’identité de jeu. L’ancien Anderlechtois, et donc ex-équipier de Lukaku, Olivier Deschacht l’avouait récemment : "Je regrette un peu qu’il ait José Mourinho comme entraîneur. Il peut faire plus que jouer en contre-attaque. Mettez-le à Manchester City et Romelu Lukaku mettra encore plus de buts."
Si un déménagement intra-mancunien apparaît irréalisable, Lukaku trouve en sélection un projet qui ressemble plus à celui de Guardiola qu’à celui de Mourinho.
"C’est vrai qu’il ne joue pas dans l’équipe la plus confortable pour un attaquant et, quand il est rentré, ce n’était pas un cadeau, il était souvent isolé sur son île sans avoir forcément de bons ballons" , diagnostique Ariël Jacobs, pour qui "les contextes de travail et de performances sont totalement différents. Quand Romelu est arrivé chez les Diables cette semaine, je suppose que cela a dû agir sur lui comme une bouffée d’oxygène".
Dans une période où l’attaquant intellectualise, sans trop cogiter non plus.
"Autant il y a des joueurs qui, je ne vais pas dire qu’ils s’en foutent, mais qui ne cherchent pas forcément à se remettre en question, autant, ce n’est pas le style de Romelu. Il est perfectionniste, je sais que pour l’instant il se remet sérieusement en question, l’un ou l’autre but pourrait lui faire du bien."
Et donner un contour encore plus intéressant à ses chiffres déjà étourdissants qui font de lui le meilleur buteur du monde des sélections depuis l’été 2016, mais aussi l’un des plus performants de l’histoire du jeu en comparant l’âge des autres grands buteurs qui ont frappé, comme lui, à 45 reprises sur la scène internationale.